La culture du coming-out et la société

Salut vous, mon billet sur les sexes, genres et sexualités, m'a évoqué un problème, un soucis avec notre société. Ados j'ai eu le besoin de faire mon coming-out, mais aujourd'hui quand j'y pense ça me pose un problème, avant de rentrer dans les explications je vais vous raconter l'histoire.

J'étais au lycée j'avais 15 ou 16 ans ça faisait déjà un moment que mes envies diront nous pencher au plus vers les filles. J'avais parfois des coups de cœurs sur un mec, mais c'était très rare et je n'imaginais pas que ça puisse aller plus loin. L'image que la société me renvoyait me faisait sentir différente, pas à ma place, à ça, il fallait rajouter ma mère qui passait son temps à m'asticoter sur le fait que je n'avais pas de petit ami et qu'elle allait m'en présenter, sauf des petits-amis et petites-amies j'en avais eu que je n'avais jamais voulu lui présenter, pourquoi ? Parce que, cela aurait fait une affaire d'état. Un jour j'en ai eu marre et je lui ai dit que j'étais lesbienne et là ce fut la débandade, j'ai pris dans la figure des commentaires qui sont soit disant dit en toute bonne foi, mais qui sont extrêmement blessant, « ce n'est qu'une passade », « c'est parce que tu traînes qu'avec des filles » et après ça, elle a essayé de me caser avec tous les mecs qu'elle trouvait. J'en ai finalement parlé avec ma sœur, car avec ma mère c'était jugé tabou et j'ai cru trouvé du soutient jusqu'au jour où « si tu ne le dis pas à papa c'est moi qui lui dirais parce que ce n'est pas juste » quand on vous dit quelque chose comme ça vous vous sentez sale, qu'est-ce que la justice vient faire dans votre sexualité ? Je me suis donc retrouvée obligée de le dire à mon père qui fut la première personne à avoir une réaction adaptée et qui n'en eut rien à faire, si j'avais besoin de soutien il était là, mais ma sexualité n'avait pas d'importance. Je ne regrette pas d'en avoir parlé à mon père, mais je ne peux pas pardonner à ma sœur de m'avoir forcer à le lui dire même sœur qui a annoncé à ma place à ma grand-mère que j'étais en couple avec une femme sans me demander mon avis.

Cette histoire qui est à mon goût trop courante désigne deux soucis de notre société, la culture du coming-out en premier lieu, on est bien d'accord personne ne demande à un hétéro d'annoncer à tout le monde qu'il l'est ? Alors, pourquoi l'attendre d'un homosexuel ? Non je ne défends pas l'idée de rester au placard, ça, certainement pas, mais la sexualité de quelqu'un appartient au domaine privé, ne pas le cacher c'est une chose, je ne nierais jamais être avec une femme et l'aimer, mais je ne vois pas l'intérêt de le crier sur tous les toits alors quand quelqu'un cri ma sexualité ce qui est arrivé récemment au travail ça m'énerve énormément, nouvelle anecdote donc un imbécile me draguait lourdement au boulot j'ai fini par lui dire être en couple et il m'a demandé "depuis quand" et si je l'aimais vraiment je lui ai dit « aimer ma copine plus que tout » et cet idiot à hurler « vous savez quoi Momo est lesbienne » délicat n'est-ce pas ? Mais problématique en quoi ça concernait quelqu'un d'autre ? On fait rentrer dans la tête des gens par le procédé du coming-out qu'ils sont différents et doivent le dire aux autres en s'exposant et je ne suis pas d'accord on peut être fier de sa sexualité, mais personne n'a le droit de nous forcer à en parler si l'on en a pas envie je ne défends pas l'idée de la cacher, mais je ne peux pas blâmer les gens qui font ce choix parce que mon expérience m'a montré comment on est reçu.

L'autre soucis évoqué par ma première histoire et aussi par mon expérience au travail c'est le soucis des remarques soit disant innocentes, mais qui apporte la sensation d'être dénigré, insulter, salis et j'en passe. Vous ne trouverez pas une personne aillant fait intentionnellement ou non son coming-out vous dire qu'il n'en a jamais pris. La plus courante est sûrement « qui fait l'homme ? » ou la femme, il n'y a pas de question plus stupide, si on voulait que quelqu'un joue l'homme, nous coucherions avec des mecs. Les remarques du genre « c'est une phase », « c'est la crise d'ados/quarantaine », « c'est parce que t'as pas encore trouver un vrai mec », « les mecs t'ont tant dégoûtée que ça », « Hey les filles un plan à trois avec moi ça vous tente ? » c'est surtout des phrases reçues par des lesbiennes, mais les gays en prennent tout autant et parfois plus méchante encore à base de « princesse », « fillette » et commentaire graveleux bien dégueulasse, je ne compte pas le nombre de fois où on est venu me demander des détails sur ma vie sexuelle et je parle là des pratiques à proprement parlé, c'est étrange personne va le faire avec un hétéro. Donc oui ça m'énerve, parce qu'on est homo on n'a pas le droit à une vie privée ? Je fais partie des gens qui n'ont que peu de tabou, mais pas avec n'importe qui merde. Ma sexualité n'autorise personne à foutre ma vie privée dans le domaine du public.

Dans un monde idéal chacun s'occuperait de sa vie privée et laisseraient les autres s'occuper de la leur, mais non, mes différentes expériences me montrent que les gens pensent que parce que je ne cache pas être avec une femme ils peuvent se permettre de fouiner dedans, qu'ils peuvent me balancer les pires insanité sous prétexte de se renseigner, mais se renseigner dans quoi ? Ils pensent que potentiellement ils vont changer de sexualité ? Bah y a des bouquins et des films pour adultes s'ils veulent ce genre de renseignement.

Pensez-y la sexualité des autres ne vous regarde pas, laissez les donc tranquille et à moins que vous soyez déjà bien ami avec ne posez pas de questions sur leur vie privée et mieux encore ne vous permettez jamais de parler de la sexualité de quelqu'un d'autre à sa place. Bonne journée et n'oubliez pas une sexualité différente de la vôtre ne fait pas un animal de foire.

P.S. : Pour ce qui est des homophobes, une étude démontrerait qu'en réalité les gays sont une forme d'évolution supérieure aux hétéros venant de l'élévation de la densité de population et donc de l'amenuisement des ressources naturelles. Ainsi donc ils vous sont supérieurs et c'est leur existence qui augmente les chances de survis de votre descendance.